La Chevauchée Ecarlate
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

La Chevauchée Ecarlate


 
AccueilPortailDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

 

 Instincts printaniers

Aller en bas 
AuteurMessage
Ikaënà

Ikaënà


Féminin
Nombre de messages : 54
Age : 31
Classe de Personnage : Moine Combattant
Date d'inscription : 03/10/2008

Instincts printaniers Empty
MessageSujet: Instincts printaniers   Instincts printaniers Icon_minitimeMer 15 Avr - 22:16

Le jour se levait donnant naissance à la vie, le jour se levait et toutes les âmes endormies s’éveillaient. Là bas un oiseau chantait, entamant son hymne joyeuse, rejoint par d’autres de la même espèce. Ses ailes s’ouvrirent, il prit rapidement son envol pour planer dans les airs, totalement libre et serein. Aujourd’hui le jour se levait encore une fois continuant son interminable cycle, faisant perdurer la vie sur cette terre.
Les premiers rayons lumineux l’accompagnaient dorés et immatériels. L’enfant qui courait au loin ignorait bien la sauvagerie du monde auquel il appartenait, innocent, encore rien n’ébranlait sa gaieté lorsque l’aube était là.

La chaleur rassurante du printemps amenait l’espoir d’une vie meilleure, tout ces gens riaient d’avoir vaincu le farouche hiver, les bourgeons poussaient, les fleurs s’ouvraient.
Et quand l’aurore se termina, que soleil se rendit l’ultime maître de cette nouvelle journée, la nature dans toute sa splendeur renaissait peu à peu.

Parmi les herbes hautes et les arbres de la forêt seule une longue cape, de grossière toile et de couleur rouge sang, se distinguait. Elle était bien vieille, effilochée à presque tout les bords mais plutôt solide après toutes les années qu’elle avait du passer, et recouvrait tout son corps, protégeant ses cheveux et son visage pâle du soleil matinal.

Elle avait abandonné sa cape de bure ainsi que diverses affaires dans la chambre un peu poussiéreuse qu’on lui avait confiée au sein du monastère et dont elle ne se rappelait même plus le chemin pour y parvenir. Ce n’était pas qu’elle aimait le grand air, la verdure, la forêt et les animaux mais un séjour au couvent et plusieurs mois, où cloîtrée dans une chambre elle avait prié sa guérison, l’avaient rendu claustrophobe à jamais. Mais l’essentiel était son épée, la seule chose nécessaire à sa survie.

Les raisons de sa présence dans cette forêt qu’elle ne connaissait absolument pas remontaient à la soirée précédente. Et, attendant inlassablement, se déplaçant rapidement et sans aucun bruit de temps à autre, elle guettait sa proie. Il y avait une taverne pas très loin d’ici où elle avait espéré passer sa soirée ou du moins trouver de quoi manger et de quoi dormir. Elle n’avait pas fait don de pauvreté comme ces stupides croyants, aveuglés par leur dieu, mais l’économie n’avait jamais été son fort et une fois encore elle se trouvait résolue à faire comme les vagabonds et les voleurs pour vivre. Ce n’était pas ce qui dérangeait sa conscience elle était devenue un peu des deux et puis elle n’avait plus aucunes valeurs depuis longtemps.

Elle n’avait pas fait grand-chose de mal, juste délester un peu les poches de ce marchand trop riche, faire taire définitivement celui qui lui portait quelque propos indécent mais elle s’était faite repérer, jeter de cette maudite taverne, toujours aussi pauvre et affamée, sans rien pour dormir. Ce n’était pas la première fois et maintenant elle attendait patiemment celui qui l’avait vu pour lui faire payer son petit geste, définitivement lui aussi. Et s’il ne sortait que dans une semaine elle serait toujours là.

Le vent se levait peu à peu, faisant voler les mèches rousses de ses cheveux qui s’illuminaient au soleil. A ce moment là elle l’aperçut marcher tranquillement le long du sentier, il était seul et à peine éveillé, sans doute peu habitué au combat car il ne faisait attention à rien et n’avait même pas remarqué sa silhouette.
Elle sortit de sa cachette, le suivant d’un pas silencieux, se demandant s’il était aussi bête qu’il voulait le montrer. Ce ne fut que lorsqu’elle fit du bruit qu’il se retourna, surpris d’avoir été suivi.


Qu’est-ce que tu veux toi ? La leçon d’hier ne t’as pas suffit c’est ça ? Ah ah ah, tu en redemandes hein ?

Elle ne le laissa pas finir, l’épée déjà dans la main, elle se jeta sur lui et il eut à peine le temps de prendre son épée, croisant une seule fois son fer au sien. En une seule parade elle arracha l’épée de ses mains et transperça son cœur.
Un léger sourire satisfait se dessina sur ses lèvres mais ses yeux ne brillaient pas comme après un bon combat, son sang n’était pas chaud, ce n’était qu’un de ces abrutis qui l’épée à la main pensait faire sa loi. Tout les autres combattants de ces terres n’étaient certes pas comme ça, mais il faudrait chercher encore plus loin, toujours plus loin.

Elle jeta un regard sur le cadavre qui répandait son sang sur le sol avant qu’il ne disparaisse en une tache brune. La moniale arracha la bourse à moitié pleine qu’il possédait, comptant silencieusement les pièces, puis elle prit la bague qu’il avait au doigt, un collier, se demandant ce qu’elle pourrait en tirer, c’était une chasse bien médiocre. Son regard se porta sur l’épée qui avait volé à quelques mètres du corps, elle ne l’avait pas observée auparavant et elle aurait poussé un cri de surprise si elle avait pu. Elle était similaire au fourreau qui lui restait, la garde était de cuir noir et d’argent, la lame d’un métal dont elle ne se souvenait plus du nom, réputé pour être à la fois extrêmement solide et rester affûté longtemps.
Presque religieusement elle s’en empara, se demandant comment elle avait pu tomber dans les mains d’un homme aussi médiocre, elle se rappelait avoir du abandonner l’arme brisée dans ce couvent dont elle n’avait pu que s’enfuir, volant l’épée du seul moine combattant…

L’épée était beaucoup plus légère et maniable que celle qu’elle avait et son sourire s’agrandit, cette fois ses yeux brillaient. Elle laissa tomber sa vieille épée et rangea sa fidèle compagne dans le fourreau qui lui convenait, pensant qu’il faudrait lui trouver un nom.

Ses yeux se tournèrent vers la silhouette de la taverne et elle jeta dans son sac le reste de son butin, il était temps de partir. Elle fut contente d’avoir mis ce pantalon de toile légère à la place de son habituelle robe qui commençait à être un peu trop déchirée et qu’elle répugnait de recoudre.
Elle se retourna et se mit à courir loin de cet endroit infâme entre la civilisation et la nature à l’état sauvage, vraiment trop verte à son goût. La journée ne faisait que commencer, elle ne savait pas quel mois il était, seulement que le printemps était arrivé, une saison parfaite pour la chasse.
Revenir en haut Aller en bas
http://mererid.over-blog.fr/
Ikaënà

Ikaënà


Féminin
Nombre de messages : 54
Age : 31
Classe de Personnage : Moine Combattant
Date d'inscription : 03/10/2008

Instincts printaniers Empty
MessageSujet: Re: Instincts printaniers   Instincts printaniers Icon_minitimeDim 17 Mai - 1:47

« Allons, ne me dis pas que tu n’as toujours pas compris qui je suis ! »
« Tu as menti ! »
« Ce n’est pas la première fois. »
« Kaliban, Lëhr’im, Sydh’chî n’étaient que des fantômes ! »
« Qu’importent les noms ? Tu me déçois mon ange. »
« Tu disais m’aimer… Je me vengerais. »
« Le temps n’est plus à l’amour, ouvre les yeux ! »

La colère et la sécheresse de sa voix étaient bien réelles, cela faisait longtemps qu’il n’en avait pas été ainsi.



Elle se réveilla en sursaut, prise d’une soudaine révélation, et perdant l’équilibre elle s’écrasa contre le sol dur et humide mais resta dans cette position, fascinée par ce qu’elle venait de comprendre. Le premier jumeau c’était lui, bien lui, cette fois c’était sûr ! Elle allait enfin tout connaître de lui, son vrai nom, son destin… Non la bibliothèque était trop loin, plus de télépathie, condamnée à aucune communication. C’était mieux ainsi, il fallait l’oublier, il ne viendrait plus la chercher maintenant.

Elle en vint à se demander ce qu’elle faisait sur cet arbre, ne pensant même plus à la douleur devenue presque omniprésente dans sa vie, comme chaque matin elle ne se souvenait plus de sa nuit, depuis le début de ses insomnies.
Des arbres, partout à perte de vue, toujours une forêt, être condamnée à errer au milieu du vert, tout cela était écoeurant ! Où étaient les roches volcaniques et la chaleur bienfaisante qu’elle avait perdu depuis trop longtemps ?

Prise d’une soudaine rage elle se leva d’un bond, son épée déjà dans la main qu’elle abattit de toutes ses forces contre l’arbre, ne laissant pourtant qu’une petite égratignure où coulait un peu de sève.
Comme à son habitude, elle sortit un vieux chiffon dont elle se servait pour nettoyer son épée, puis vérifiant son tranchant elle fit parcourir sa main sur la lame, ne laissant qu’une trace ensanglantée. Elle la nettoya à nouveau puis la rangea, se perdant dans la contemplation de ses mains et ses bras plein d’éraflures. Mais elle ne savait plus se soigner par la magie ni par les herbes et son corps meurtri serait bientôt couvert de cicatrices. Peu importait elle ne cherchait à plaire à personne.

La jeune femme fit quelques pas, levant la tête et rabaissant sa capuche. Le vent caressait sa chevelure et quelques mèches se collèrent contre son visage, un vent presque tiède qui venait sûrement du sud. Elle se rappela alors qu’elle ne savait pas où elle se trouvait et que cela lui était totalement inutile. Chaque jour c’était la même chose, il fallait retrouver son chemin en comptant sur son insouciance, et quand elle arrivait à ne pas tourner en rond, la forêt ne se finissait toujours pas, toujours le même paysage et la même couleur.

Mais aujourd’hui elle était déterminée à ne pas perdre celui qu’elle avait en chasse, il fallait retourner au monastère, trouver ses livres, retrouver ses traces. Cette fois elle ne le manquerait pas !
Un sourire cruel se dessinait sur ses lèvres alors qu’elle se mettait à courir, fonçant tout droit et au hasard, mais la colère divine guiderait son chemin.




Monastère de la Chevauchée Ecarlate


Elle fut satisfaite d’avoir retrouvé son chemin et de se trouver dans cette pièce sombre faite de pierre et de bois mort, les forêts et la végétation l’avaient trop longtemps hantée. Elle abandonna sa cape sur le lit et revêtit une chemise de coton blanc et un simple pantalon. Elle entreprit pendant un long moment de démêler ses cheveux avant de jeter un peu d’eau sur son visage qui reprit son teint blafard.
Lorsqu’elle n’eut plus l’air d’une sauvage, son regard s’attarda sur table où était posé son sac dont elle s’empara, vidant tout le contenu sur le lit, prenant le risque d’affronter les souvenirs qu’elle gardait. Elle prit avec solennité et une légère mélancolie le bracelet de métal sombre, incrusté de rubis qui était tombé à terre, fermant les yeux pour mieux sentir sa froideur et ses formes.

Un long moment passa, le masque de la tristesse avait recouvert son visage. La moniale enfila le bracelet à son bras gauche qui contrastait avec la modestie de ses vêtements. Elle prit un livre parmi ceux qui jonchaient le lit, sur la couverture de velours carmin était écrit en lettres dorées ‘Chroniques et Pensées’. C’était le livre où elle avait écrit toute sa vie, tout son savoir sur l’endroit d’où elle venait. Autrefois elle le gardait toujours avec elle, de peur qu’on le lise, mais personne ne connaissait sa langue natale ici. Elle le mit dans son sac avec plusieurs parchemins vierges, plumes et encre et sortit de la chambre rapidement.

Elle aurait couru s’il n’avait pas fallu respecter ce lieu qu’on disait sacré. Son empressement n’était dû qu’au désir de se trouver parmi d’autres personnes, elle espérait que le bruit et l’animation feraient fuir les incessantes images qui assaillaient son esprit.
Une fois arrivée à la bibliothèque sa curiosité était telle qu’elle ne fit même plus attention à qui se trouvait dans la pièce. Elle s’installa à une table vide, feuilletant rapidement le livre peuplé d’étranges symboles. Ses yeux brillaient de plaisir, elle allait enfin savoir comment l’éliminer, il ne resterait plus qu’à l’attirer une dernière fois ici…
Revenir en haut Aller en bas
http://mererid.over-blog.fr/
 
Instincts printaniers
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Chevauchée Ecarlate :: La Bibliothèque :: Le Grimoire [Exclusivement RP]-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser