La Chevauchée Ecarlate
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 A la lueur absente d'une nuit sans lune..Mais persistante dans le coeur de tous

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Axalis

Axalis


Masculin
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MessageSujet: A la lueur absente d'une nuit sans lune..Mais persistante dans le coeur de tous   A la lueur absente d'une nuit sans lune..Mais persistante dans le coeur de tous Icon_minitimeLun 6 Avr - 1:00

¤´¨)
¸.·´¸.·*´¨) ¸.·*¨)
(¸.·´ (¸.·`¤ Musique ¤


« Il y a des étoiles mortes qui brillent encore parce que leur éclat est pris au piège du temps. »
Don DeLillo.



Noir.
Tout est noir. Si noir…
Mes yeux ont beau s’écarquiller, mes pupilles se dilater pour tenter d’attraper dans le filet rétinien la moindre goutte de lumière… Seules les ténèbres moqueuses se rient de mon regard infirme.
Un sentiment puissant, un de ceux que vous n’arrivez jamais à définir mais dont vous ne savez que trop bien le sombre présage qu’il représente, m’a sorti de mes songes brumeux, me laissant seul dans cet abîme d’obscurité.

Une peur panique se déverse dans tout mon corps, répandant un hérissement tendu des poils qui parcourent ma peau brunie, faisant couleur des sueurs froides au creux de mon cou.
Mon bras se raidit, et dans un réflexe qui a transformé la pratique et l’exercice en instinct presque primaire, je fais claquer mes doigts, faisant naître une douce lueur repoussant l’étouffant néant de couleurs.
Mes yeux retrouvent leur utilité perdue et se portent à ma droite, là où celle qui maintenant chaque jour s’endort devrait résider.
Ma bouche pousse un soupir de soulagement, à peine perceptible : elle est toujours là, son visage aux traits peints avec tant de douceur et de beauté… Je dépose un baiser léger sur son front parfumé puis je sors doucement de notre lit, et me dirige vers la porte en prenant garde à ne pas l’arracher aux doux songes que semblent révéler le sourire inscrit sur ses lèvres.
Mon nez me pique : la fraicheur nocturne des lieux embrasse de son étreinte glaciale mon corps à demi-nu.
Mes oreilles sont résignées face au silence écrasant qui règne, impitoyable et mutin.
Tout mon corps tremble mais ce n’est rien face aux soubresauts dont est victime mon âme.

C’est une nuit sans Lune. Les ténèbres nous l’ont arrachée.

Je cours à en perdre haleine.
Voir la vérité me fera horreur. Mais qu’importe, il le faut.
Mon esprit ne doute plus, j’ai acquis la funeste certitude que la mort s’est abattue.
Je crois savoir sur qui mais mon cœur refuse de se prêter à cette affreuse concession.
Pourtant plus mes jambes continuent de danser au cœur de ce ballet macabre, plus ce sentiment qui me noue l’estomac et assèche ma gorge, se fait puissant dans ma conscience.
Implacablement, comme une rivière ensanglantée se frayant un chemin au milieu de terres désolées où la nature commence à peine à renaître, cette noire vérité s’impose à moi.

Iryllia est morte.

Mes jambes stoppent leur course bien vaine, mes genoux tombent durement sur le sol terreux, mes mains entourent mon visage défiguré par la souffrance.
Mes yeux observent le sol noir, celui où mes pieds marchent, courent, hésitent puis finalement trébuchent et tombent.
Ce sol noir, mausolée damné que rejoignent les morts.

Que l’on soit taillé comme un apollon ou balafré comme les statues ébréchées par le temps, que l’on soit en possession d’un esprit vif et ingénieux ou d’une simplicité qui nous ne prédestine pas à la réflexion, que l’on soit aimable et généreux avec nos proches et même les moins proches ou que l’on soit patibulaire et froid, gardant au plus profond de son âme tous les sentiments qui nous animent… Nous sommes tous égaux dans la mort.
Notre corps se raidit, se dessèche, se fait lentement dévorer par les vers qui s’introduisent en lui, et bientôt le seul vestige qu’il en reste, témoin d’une humanité perdue, est ce pâle squelette qui inspire tant de terreur dans le cœur des hommes.

Et toi, tu n’y as pas échappé.
Toi, amie précieuse que je connais depuis tant d’années…
Généreuse, rieuse, enjouée, douée, amusante, attendrissante, pertinente, intelligente, belle et que je pensais à tort éternelle.
Nous nous étions fait une promesse : celle que jamais la guerre n’entraverait nos liens d’amitié, ni ne les briserait.
Ainsi, nous n’avons jamais partagé les mêmes convictions : tu rêvais d’un monde où la monarchie ne serait plus, douce utopie à mes yeux ; quant à moi, je n’aspirais qu’à offrir le trône qui revenait au légitime roi de ces terres sans couronne, folle entreprise à ton regard.
Malgré cela, nous avons toujours eu l’un pour l’autre un profond respect, qui se bornait même, pour ma part, à de l’admiration à ton égard.
Notre amitié se voyait par là même renforcée par cette promesse mutuelle.

Et pourtant tu l’as trahi.
Tu as laissé la mort te corrompre.
Que sais-je le motif… Le chagrin d’avoir perdu ton seul fils à qui tu portais la plus grande des tendresses, la lassitude de se battre chaque jour pour une guerre d’où ne surgira aucun vainqueur mais seulement des perdants… Tu as finalement failli.
Maintenant, par ta faute, me voilà l’acteur du plus pathétique des spectacles : genoux à terres, les mains crispées dans mes cheveux, mes yeux toujours fixant ce sol noir ne finissent plus de donner vie à des larmes amères de ton souvenir qui viennent mourir sur la terre sans couleur.
Avec toi, une partie de mon cœur s’en est allée et il saigne de cette cicatrice qui jamais ne se refermera réellement.
Les sentiments les plus confus se mêlent dans mon esprit en proie au désespoir.
Tout est noir… Si noir.

Mais n’aie crainte, je te pardonne.
Tu me laisses mais tu sais que celle que j'aime, ma famille et mes amis vont me soutenir dans cette épreuve qui me semble pourtant impossible à franchir.
Enfin… Je me souviens que tu me disais que j’étais pareil au soleil…
Tu étais la seule à me considérer ainsi et cela m’avait réchauffé le cœur à un point que tu ne peux imaginer.
Seulement, moi je n’ai jamais osé te dire… Alors si de là où tu es, tu peux entendre ma prière, écoute bien.
A mes yeux, ton éclat est pareil à celui de la lune.
Et à ton avis…Qui est plus utile, le soleil ou la lune ?
La lune, bien entendu, elle brille quand il fait noir, alors que le soleil brille uniquement quand il fait clair.

C’est une nuit sans Lune. Les ténèbres t’ont arrachée à nous.

Pourtant, mon cœur se réchauffe un peu, comme avant.
Ma tête se lève lentement mais sûrement.
Mes yeux, quittant ce sol noir que je hais tant, portent leur regard sur la nappe céleste, la voute étoilée où la lune n’est plus… Mais où les étoiles résident à jamais.
Au fond de moi, je suis persuadé que tu es devenue l’une d’entre elles.
Continuant de veiller sur nous de ta lumière bienveillante et généreuse, tu continues de briller dans nos yeux et dans nos cœurs pour nous éclairer même au plus profond des ténèbres insondables d’une nuit sans lune.
Et surtout… Certains chuchotent à des enfants, dont la lueur des yeux scintille de curiosité et d’émerveillement, que les étoiles continuent de briller de leur éclat nacré si fascinant longtemps après leur mort…
S’inscrivant ainsi à jamais et pour toujours dans notre souvenir.

Je ne t’oublierais pas Princesse……….
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